AU FIL DES SEMAINES > POINT DE VUE – «L’intégrité» dans l’Univers des Vertus (quatrième partie)

L’élève : est-il possible d’être intègre lorsqu’on se ment à soi-même  ?
Le Maître : conformément aux remarques précédentes, être juste, c’est déjà ne jamais utiliser sa fonction, son autorité, son pouvoir ou sa force pour obliger autrui à dire ou à faire quoi que ce soit qu’il réprouve ou qui va à l’encontre de son propre bien-être. Cela nécessite par conséquent de faire abstraction de toute relation dominant/dominé, dès lors où cette relation nous est favorable à priori. A cet égard, je suis convaincu que toute personne qui use de coercition pour imposer ses idées agit ainsi parce qu’elle est incapable d’en démontrer le bien­ -fondé, tout du moins dans des circonstances courantes. Par ailleurs, on ne peut être équitable si l’on n’est pas animé en permanence par l’amour de la vérité. En vertu de ce principe, il est impossible d’être intègre aussi longtemps que l’on se ment à soi-même.

L’élève : l’intégrité doit-elle se limiter à entretenir des relations sincères avec autrui  ?
Le Maître  : elle va bien au-delà. Elle concerne également la manière dont nous appliquons à notre propre vie les principes moraux que nous défendons auprès des autres. Or, l’homme, en raison de ses faiblesses, a tendance à mieux parler du bien qu’à le faire, d’où l’expression «Faites ce que je dis, pas ce que je fais.» Nous devons donc nous efforcer à vivre le plus conformément possible à nos idées, de manière à être un exemple pour nous-mêmes et à nous sentir vrais au regard de notre conscience. En ce sens, l’hypocrisie n’est pas uniquement l’attitude qui consiste à manquer de franchise dans nos rapports humains. Etre hypocrite, c’est aussi se trahir soi-même et s’autoriser des comportements que nous savons être mauvais et que nous réprouvons chez ceux qui en font preuve.
Enfin, mon cher élève, l’intégrité, c’est également le respect de la parole donnée, ce qui implique de tenir nos engagements, quels qu’ils soient. Avant de promettre telle ou telle chose, nous devrions donc toujours prendre le temps de définir en notre âme et conscience si nous serons effectivement capables de nous acquitter de cette promesse. Dans le cas contraire, mieux vaut s’abstenir de s’engager à dire ou à faire quoi que ce soit. Certes, pour des raisons indépendantes de notre volonté, il peut nous arriver de devoir renoncer à ce que nous avons promis. Mais si cela devient une habitude, c’est vraiment que nous manquons de parole, voire même d’honneur. Que nous en soyons conscients ou non, il arrive alors un moment où les autres ne nous font plus confiance, ce qui est bien légitime de leur part.

Bonne semaine à tous

Georges T. VINAPON

Journaliste & fondateur du site ExpatMosaïque

Retour dans la rubrique « Point de vue »

Retour à la page d’accueil