AU FIL DES SEMAINES > VOCABULAIRE DES MUSIQUES DU MONDE – Le bèlè, originaire de la Martinique

Le bèlè est un terme générique qui désigne à la fois : le genre musico-chorégraphique; l’instrument, le tambour bèlè; le contexte, la soirée bèlè et de manière générale, une façon d’être ensemble et des valeurs : solidarité, partage et résistance culturelle. Le bèlè signifie « Bèl lè » (bel endroit, bon moment).

Le Bèlè s’élabore artistiquement à partir d’une sorte de « matrice » socio- musico- chorégraphique. Cette « Matrice » Bèlè intègre des principes structurants, Chantè, Répondè, Bwatè, Tanbou, Dansè, Lawonn, Kadans qui supportent des mécanismes de construction dont le principal est le principe d’inversion. La «Matrice » Bèlè permet ainsi de créer des configurations du Bèlè en fonction du contexte social, historique et géographique.

Un chanteur mène la musique avec une voix qui porte, alors que se développe le dialogue entre les danseurs et le joueur de tambour. Le tambour est accompagné par un rythme ti-bwa donné par deux baguettes qui percutent la partie arrière du tambour.

Le bèlè est un ensemble de pas et de figures issues de l’Afrique, de l’Europe, du quadrille et de la haute taille venue d’Europe. Ils puisent leurs sources dans :

les religions,
les esclaves africains, la mannyè viv des indiens caraïbes,
le christianisme et les courants philosophiques introduits par les Européens, l’hindouisme amené par les Indiens,
le vécu quotidien du peuple martiniquais.
Au niveau de « la société Bélia » dans les hauteurs de Saint-Marie à Bezaudin. Les descendants des Marrons, les nouveaux libres créent une société nouvelles basée sur des valeurs telles que l’entraide, le don et contre-don.
Cette philosophie est traduite par l’expression artistique qu’est le bèlè, la forme en quadrille désignant le carré de terre qu’ils acquièrent pour une réelle liberté.

Les danses qui le caractérisent sont multiples, on peut distinguer :

le bèlè, danse la plus prisée lors des swaré bèlè et utilisée pour exprimer différents aspects de la vie avec différentes nuances (bèlè cho, bèlè dous ou bigin bèlè, bèlè pitché) déterminés par le chant.
le gran bèlè ou , danse de la fécondité de la terre, avec souvent des chants mélancoliques ou dramatiques.
le béliya, qui traduit l’annonce d’une nouvelle ou un rappel au rassemblement.
le bouwo, simple en geste et en chorégraphie mais plus rarement exécutée du fait du temps qu’elle demande.
les danses la lin’klé, qui se pratiquaient principalement au clair de lune, traduisent les pratiques culturelles et religieuses des esclaves. On y retrouve la kalennda, le mabélo, le bénézwel, le ting-bang, le kanigwé, le woulé-mango. Danses traditionnelles de la Martinique, elles expriment la joie, la colère, la douleur.
Il existe également les musiques et chants pour accompagner divers travaux: le lasotè ou lafouytè (travaux des champs), le ralé senn (la pêche), téraj-kay ou térasman (=terrassement)…
Les grands maîtres du Bèlè sont incontestablement, Ti Emile (en photo) (emmanuel Casérus) et Ti Raoul (Raoul Grivalliers), Galfétè.

Voici une liste non exhaustive des grandes figures du Bèlè : Félix Casérus, Dulténor Casérus, Vava Grivalliers, Berthé Grivalliers, Clothaire Grivalliers, Féfé Marolany, Paul Rastocle, Benoit Rastocle, Carmélite Rastocle, Apollon Vallade, Félix Cébarec, Génius Cébarec dit Galfètè, Stéphane Cébarec, Boniface Cébarec, Saint-Ange Victoire, Robert Dessart, Siméline Rangon, Espélisane Sainte-Rose, Sully Villageois, Dartagnan Laport (célèbre famille de fabricants de tambours), Julien Saban (Bèlè Baspwent).

Nouvelle génération de « Djoubatè » (ceux qui défendent la Tradition en la transmettant et la diffusant): Eugène Mona (1943-1991), L’AM4 (Georges et Pierre Dru, Victor Treffre), Kannigwé, La Sosso et le groupe Wapa, Edmond Mondésir et son groupe Bèlènou, Victor Treffe, XTremjam, Bèlè Boumbap de Kali, Lassao, Sully Cally, Jean-Philippe Grivalliers, Boris Reine-Adelaide, Vwa bèl danm, Lébéloka, Bélya, Vaïty, Bèlè Légliz, Lèspri Danmyé, Manuéla M’La Bapté, Stella Gonis, Mamou Orsinet-Florimond, Icess Madjoumba, Philo (Philippe Gouyer-montout), Artana

Sources Wikipédia

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