BILLET D’HUMEUR – A mon ancien camarade de classe et ami d’enfance Patrice Talon, Président de la République du Bénin

 

Avec sa très belle victoire à l’élection présidentielle béninoise, mon ancien camarade de classe à Savalou vient de faire honneur à notre belle école primaire où nous nous sommes retrouvés en classe de CMI et CMII et décrochés avec brillo notre certificat d’étude appelé à l’époque CEFEB. Il faut dire qu’à cette époque nous n’avions pas d’autres choix que de bosser, bosser et rien que bosser. Cette école de mon village, réputée dans le pays, et même au delà, pour la qualité de son enseignement et de son éducation, très rigide mais très formateur, abritait en son sein des Ivoiriens, des Gabonais et naturellement des Béninois venus des autres villes du pays.

C’est dans ce cadre et dans une ambiance très studieuse que Patrice, moi et d’autres camarades, Ludovic, Iba l’ivoirien… cheminons allègrement. C’était à l’époque de la Révolution béninoise du feu Mathieu Kérékou. La Révolution verte battait son plein. Une fois par semaine, les maîtres emmenaient les enfants effectuer les travaux champêtres au milieu des champs qui s’étendaient à perte de vue. Labourrer, sarcler, semer, récolter, n’était plus un secret pour nous. Les activités parascolaires étaient formellement incluses dans le cadre des programmes scolaires. Tisser des paniers en rafia, fabriquer les pôteries était devenu un jeu d’enfant pour les élèves de l’école publique de Savalou.

Je parlais plus haut de la qualité de l’enseignement. J’ai souvent comparé la pré-adolescence au « cours primaire » du cursus scolaire, l’adolescence au « cours secondaire » et l’âge adulte à « la faculté ». Partant de ce simple principe, c’est dans cette première phase, celle de la pré-adolescence, que commence la construction de la personnalité de l’enfant. C’est aussi là que les bases de la personnalité de l’enfant sont très tôt posées. C’est aussi là où vont se tisser les bases sur lesquelles se construiront tous les développements futurs. Et nous y sommes !

Dans ce beau petit village sans électricité à l’époque, où les rares distractions étaient les kermesses d’école, les danses et les chants folkloriques animés par d’illustres grands chanteurs de nos rythmes traditionnels que j’affectionne tout particulièrement, on étudiait le soir à l’aide de nos lampes à pétrole.

Quand j’écoute attentivement les propos de Patrice Talon, de notre Président de la République, qui ne cesse d’ailleurs d’étonner ses détracteurs, très peu nombreux fort heureusement, il ne me surprend pas du tout. Chacune de ses phrases, de ses décisions, de ses directives, puise sa source dans son passé, son savoir acquis au cours primaire que j’ai qualifié de « pré-adolescence ».

La graine de sa fortune a été semée dans son esprit par la grâce de notre Maître au CMII, Monsieur GODONOU. Son enseignement sur le Bénin est resté encore gravé dans ma mémoire jusqu’aujourd’hui. Il nous décortiquait chaque province du pays à tel enseigne que chaque élève connaissait parfaitement et du bout des ongles l’histoire, la géographie, les matières premières et autres ressources de chacune des 6 provinces du Bénin. Et nous étions, dès lors, prêt, chacun, à mettre en pratique le sigle du BENIN : Bâtissons Ensemble Notre Intime Nation ! L’éducation civique et patriotique était une matière très importante dans notre programme scolaire que nous ingurgitons avec délectation. Le seul mot d’ordre que nous connaissons et qui nous habitera jusqu’à la fin de nos vies c’est TRAVAIL !

C’est ce passé qui a fait de moi le journaliste que je suis aujourd’hui et lui le Président de la République du Bénin. C’est aussi ce riche terroir de notre passé qui a cultivé en nous l’amour pour notre prochain. Avec du recul, et au regard de ce qui se passe aujourd’hui, j’ai le sentiment très profond que nous étions à Savalou dans un contexte et à une époque bien déterminée où toutes les conditions étaient réunies pour nous armer à servir un jour le peuple et chacun à sa manière.Nous remercions nos Maîtres.

Mon cher frère, camarade et ami d’enfance, Patrice Talon, je salue ta brillante élection à la tête de notre pays le Bénin. Après avoir bravé toutes les péripéties, parcourus les monts et vallées et lutter pour ton accession à la magistrature suprême, je sais que le combat ne fait que commencer…Que nos ancêtres t’accompagnent et que Dieu guide tes pas dans cette noble mission.

Georges T. VINAPON                                                                                 Journaliste et Fondateur-dirigeant du site www.expatmosaique.fr

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