AU FIL DES SEMAINES > L’ACTU – Pourquoi investir en Afrique?
C’est à cette question que sont venues répondre les autorités politiques du Sénégal, du Losotho, du Niger, d’Ethiopie, de Madagascar et des États-Unis à la deuxième édition des Journées Économiques et Consulaires Africaines organisé par l’Institut Mandela à la Villa Méditerranée à Marseille du 3 au 5 juin dernier.
L’espace économique du continent africain est-il plus dangereux que celui des autres pays? Certes, certains pays, et l’actualité en témoigne, vivent des événements dramatiques : assassinat, émeutes sanglantes, manifestations, prise d’otages ailleurs. Les risques et notamment le risque économique existent donc.
Mais parlait-on dans les médias de manière aussi continuelle du risque qu’il y avait à investir en Hongrie au temps où ce pays assumait la présidence de l’Union Européenne? Elle qui imposait des taxes prohibitives aux entreprises étrangères qui travaillent dans les secteurs de l’énergie, de la grande distribution et de l’assurance. Sans parler de son gouvernement qui muselait la presse et mettait au pas une partie du monde judiciaire.
Fort heureusement, l’Afrique, constituée d’une mosaïque de peuples et d’États, offre bien d’autres facettes plus agréables et moins terrifiantes, tout comme elle défend de vraies valeurs qui séduisent comme sont venus le témoigner les autorités du Sénégal, du Losotho, du Niger, de Madagascar et d’Ethiopie à la deuxième édition des Journées Économiques et Consulaires Africaines.
Le sous-sol africain regorge de minerais divers et de pétrole. La terre y est particulièrement féconde, en dehors des zones désertiques bien sûr. La croissance annuelle, en hausse constante, et une volonté globale de modernité et de développement sont autant de facteurs de succès pour les entreprises qui y investissent.
Florilège d’une partie des raisons pour investir en Afrique présenté par les autorités des pays invités lors de cette deuxième édition des Journées Économiques et Consulaires Africaines.
“Mme Lineo Lydia Ntoane, ambassadrice du Royaume Losotho en Allemagne”
Mines: « Notre pays est le 17ème producteur mondial de diamant brut et nous visons la 14ème place. Il est de très bonne qualité, un des plus rares et des plus grands à 600 karas. Ce diamant est actuellement exporté vers la Belgique, le Canada. Nous attendons des investisseurs qu’ils viennent valoriser la taille et le polissage de ce diamant qui est pour nous une source de création d’emploi. Nous avons bien évidemment d’autres matières premières à exploiter. »
Manufactures : “Nous avons les textiles destinés à l’exportation vers les États-Unis et nous souhaitons à grandir cette activités. Pour cela, nous avons besoin d’assemblage et des composantes électroniques. »
Agriculture : « Notre politique vise à moderniser ce secteur. Là aussi nous comptons sur les investisseurs sur la valoraistion et la création de produits à haute valeur ajoutée et notamment dans le secteur de la laine. »
Élevage : “L’élevage est à développer aussi et pas mal d’opportunités à saisir dans le secteur des peaux et des cuirs que nous travaillons très peu. »
Eau : “Nous sommes un pays de montagne et notre eau est très propre et d’excellente qualité. Notre eau est actuellement transférée vers l’Afrique du Sud où nous avons l’un des plus gros barrage et le Botswana s’y intéresse aussi. »
Investissement : “Beaucoup d’opportunité au niveau de l’investissement. Il suffit simplement de répondre aux appels d’offre pour la conception avant la construction.”
Énergie : “Notre politique, qui date depuis 2015 et soutenue par l’Union Européenne, génère l’électricité et ne suffit pas pour nos propres besoins. Nous avons donc comme projet une politique mixte qui allie l’eau et le soleil pour être plus vert que beaucoup d’autres pays.
Tourisme : “Le Losotho est un pays très rural et très vert. On y fait du ski, et c’est l’un des rares sur le continent, de la nautique, du vélo et plein d’autres activités. »
Conclusion : “Nous avons un climat d’investissement très stable. Nous sommes anglophones et avons un accès au marché vers les États-Unis et l’Europe. De plus, nous avons des accords avec tous les États sud-africains et est-africains.”
“M Nega Tsegaye Tessema, ambassadeur de l’Éthiopie à Paris”
“Une stabilité politique et sociale, un taux de criminalité le plus bas en Afrique, une croissance rapide, un sol fertile, des possibilités d’investissement avec une garantie du gouvernement, un pays situé au carrefour de l’Afrique, l’Orient et l’asie, un marché international important, absence de corruption, un accord avec l’Union Européenne sont les facteurs principaux qui font de l’Éthiopie le meilleur endroit en Afrique.” a déclaré en introduction le diplomate éthiopien.
Et d’ajouter : “Les produits importés sont exonérés de taxes et les entreprises sont aussi exonérées des impôts sur les revenus pendant 15 ans. Ceuxi qui viennent investir chez nous sont assurés d’une garantie contre une expropriation et ont le droit d’employer des experts expatriés. »
Manufactures “L’Éthiopie produit des vêtements, du textile, des meubles, du cuir. Le pays est aussi spécialisé dans le tannage des peaux. »
Agriculture : “Les tarifs très bas de la location des terrains pour l’agriculture est l’un des facteurs majeurs qui favorise l’investissement dans ce secteur. Et on y trouve différentes récoltes comme la canne à sucre et surtout le café. L’Éthiopie est en effet le berceau mondial du café, surtout l’arabica que nous exportons brut et que nous souhaiterions, par la transformation, y apporter de la valeur ajoutée. Notre pays est aussi le 2ème exportateur des fleurs roses dans le monde. Par ailleurs, le climat est très favorable pour les fruits et légumes et nous offrons un packaging industriel pour la transformation des produits agricoles. »
Mines : « On trouve dans ce secteur du fer, le pétrole, et du gaz naturel. »
invitée aux Journées, Kristin Kane, diplomate américaine à Paris, a souligné les quatre piliers qui font partie de la stratégie d’investissement américaine vers l’Afrique subsaharienne: la croissance économique, le développement de la démocratie, la promotion de la sécurité et les opportunités pour les jeunes, les femmes dans la santé, l’éducation et le combat contre le changement climatique en Afrique.
“Mme Kristin Kane, diplomate américaine à Paris”
Croissance économique: « Nous voyons dans l’entrepreunariat en Afrique beaucoup d’espoir pour le développement des pays africains. C’est la raison d’être du Global Entrepreneurship Summit organisé chaque année par Barak Obama où il regroupe des entrepreneurs de plusieurs pays au monde incluant plusieurs représentants africains. Il aura lieu cette année en Californie dans la silicon Valley. «
Les opportunités pour les jeunes : « Il y a également l’initiative Yali, (Young African Leaders Initiative) initié par le président américain et dont le but est d’assurer une formation de leadership de qualité aux jeunes, de soutenir le secteur de l’entreprise et d’améliorer les réseaux professionnels. 1000 africains, âgés de 25 à 35 ans et résidant en Afrique, passeront six semaines cette année aux États-Unis pour construire un programme de dévelopement professionnel avec des recettes issues des universités prestigieuses américaines. A l’issue de leur stage, ils rencontreront le président Barak Obama.
Développement de la démocratie : Par la promotion de la démocratie, on n’entend par là la liberté d’expression, de la presse mais aussi des élections crédibles et le respect des lois et de la constitution,.
La promotion de la sécurité : Le pilier de la sécurité implique les pays africains de manière différente et nous croyons que les solutions sont aux mains des peuples et des pays africains. Avec les Européens, les Nations Unies, nous voulons sur ce plan être des partenaires pour aider les gouvernements des pays africains à combattre les problèmes de sécurité.
Paul Kananura, Président de l’Institut Mandela
Organisateur de ces journées et président de l’Institut Mandela, Paul Kananura affiche plutôt une satisfaction sur le bilan de ces journées. “Les échanges ont été très riches et très intéressants, comme ceux du Ministre du Commerce du Niger, des ambassadeurs, d’Ethiopie et du Losotho, du représentant de l’ambassade du Sénégal et la participation de l’Amérique…Un bilan extrêment positif.”
Illustration : La Villa Méditerranée à Marseille a accueilli du 3 au 5 juin les Journées Économiques et Consulaires Africaines
Jean-Marc LINSTAND (ExpatMosaïque)
ExpatMosaïque s’efforce de diffuser des informations exactes et à jour, et corrigera, dans la mesure du possible, les erreurs qui lui seront signalées. Toutefois, elle ne peut en aucun cas être tenue responsable de l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue dans cette publication.
▬
Espace réservé pour vos liens sponsorisés
(Pour plus de renseignements prenez contact avec nous sur le site)
▬
Retour à la rubrique « L’actu de la semaine »
Retour à la page d’accueil
La section 'Soumettre un Commentaire' est un espace de discussion portant sur le thème de l'article. La rédaction du site se réserve donc le droit de supprimer tout message hors-sujet ou ne respectant pas nos règles d'utilisation, en particulier en cas de propos diffamatoires ou injurieux.