AU FIL DES SEMAINES > POINT DE VUE – «Le Détachement» dans l’Univers des Vertus (suite et fin)

Voici donc la quatrième et dernière partie de notre sujet consacré au Détachement. J’espère, par vos avis ou commentaires à faire partager à tous, avoir la joie et le plaisir de vous lire nombreux.

L’élève : Reparlons de l’envie, se limite-t-elle à convoiter uniquement les biens matériels  ?
Le Maître : Disons que, sous l’influence pernicieuse de l’envie, certaines personnes sont jalouses du talent des autres, de leurs dons, de leur position sociale, de leur statut professionnel, de leur popularité, des honneurs qui leur sont conférés, en un mot, de tout ce qui fait le  «  charme  » apparent de leur vie. Dans la plupart des cas, cette jalousie les pousse à critiquer ceux qu’elles envient, alors qu’elles aimeraient leur ressembler ou être à leur place. Une telle attitude est fondamentalement négative, car elle avilit leur âme et va à l’encontre de leur propre bonheur. Plutôt que d’être envieuses de ce qui fait la valeur d’autrui, ces personnes devraient s’employer à acquérir les mêmes qualités, de manière à être et à faire aussi bien. Malheureusement, c’est l’inverse qui se produit le plus souvent, car elles persistent dans leur jalousie et en deviennent aigries, de sorte qu’elles finissent par inhiber ce qu’elles-mêmes ont de meilleur en elles, au risque même de s’en rendre malades.

L’élève : Indépendamment des remarques précédentes, la jalousie peut-elle également se manifester entre deux personnes vivant ensemble, en particulier entre deux époux ou deux conjoints  ?
Le Maître : Absolument. Dans ce cas, cette jalousie est avant tout affective et provient souvent du fait que l’un deux, voire les deux, est trop possessive ou au contraire trop exclusive, ce qui revient au même dans les faits. Il en résulte alors des rapports de force pouvant dégénérer en conflits. Selon les cas, cette possessivité ou cette exclusivité excessive provient d’une tendance innée ou d’un manque de confiance mutuel, ce manque de confiance pouvant être fondé ou non. Cela dit, le fait d’être «  positivement jaloux  » de celui ou de celle avec qui on partage sa vie est peut-être en soi une preuve d’amour et d’affection. Si tel est le cas, nous pouvons nous demander s’il est possible de se sentir totalement détaché de ceux que l’on aime  ? Personnellement, je pense que non.

L’élève : Quelle différence fais-tu entre «  détachement  » et «  indifférence  »  ?
Le Maître : C’est un point qui me semble en effet très important. Car, il ne faut pas confondre les deux. En effet, être détaché, ce n’est pas se désintéresser des autres, car cela s’apparenterait en fait à de l’égoïsme. Ce n’est pas non plus dénigrer les aspects matériels de l’existence ou manquer de respect à l’égard des biens que l’on peut posséder. Le détachement implique au contraire de se préoccuper du bien-être d’autrui et de prendre soin des choses que nous avons pu acquérir, ne serait-ce que parce qu’elles sont le fruit du travail d’autrui. En résumé, ne pas faire des possessions terrestres l’idéal de notre existence, ne pas convoiter celles de notre prochain, fonder nos relations sur la confiance, telles sont les caractéristiques d’une personne véritablement détachée.

Bonne rentrée à tous

Georges T. VINAPON

Journaliste et fondateur du site ExpatMosaïque

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